La sante dans la bible.

Publié le par janic

 

Si ce blog s’appelle bible et santé, il faut bien en justifier l’appellation.

Pour certain la bible est un ramassis de lois largement dépassées aujourd’hui ou bien encore est considérée comme une livre sacré certes mais largement désuet (à part quelques lois encore en vigueur actuellement et difficilement contestable comme « tu n’assassineras pas ».

Un autre des aspects peu connu et souvent oublié de cette bible, c’est son aspect hygiéniste évitant que s’installent les maladies considérées comme des malédictions divines.

Tout le monde se rappelle des épidémies qui ont frappé nos ancêtres : lépre, peste , choléra et plus récemment variole, tuberculose et maintenant cancers, diabètes  et maladies cardiovasculaires. Chaque maladie accompagnant son époque. Or dieu avait dit aux Israélites à la sortie d’Egypte : « Si tu écoutes la voix de l’Eternel ton dieu, si tu t’appliques à lui plaire, si tu es docile à ses préceptes et fidèle à toutes ses lois, aucune plaie dont j’ai frappé l’Egypte ne t’atteindra pas car moi, l’Eternel, je te préserverai »

Aucune plaie ? A en observer l’histoire des peuples chrétiens (entre autres) ce dieu n’aurait pas tenu parole, mais par contre pour les Israélites restés fidèles à ces lois, les plaies ne semblaient pas leur tomber du ciel. D’où pouvait venir cette différence ?

Contrairement à ce que beaucoup pensent, la bible est très pragmatique et chaque loi s’applique à une situation sociale particulière. Ainsi les choléra, lèpre, typhoïde, dysenterie et autres maladies du même genre, faisant des millions de victimes, auraient pû être évitées en appliquant les préceptes suivant : «  Tu réserveras un endroit hors du camp où tu puisses aller à l’écart, tu auras aussi une bêchette dans ton équipement et quand tu iras t’asseoir à l’écart, tu creuseras la terre avec ton équipement et tu en recouvriras tes déjections. » Deut.23-13/14. On est loin des déjections jetées par les fenêtres dans la rue. De même chaque individu contaminé devait être mis en quarantaine et les mains, les corps et les vêtements soigneusement lavées.

Nous pouvons toujours nous enorgueillir de nos conditions d’hygiène actuelles (quoique les maladies nosocomiales n’aillent pas toutes dans ce sens) mais c’est tout récent. En témoigne l’histoire de Semmelweis et la fièvre puerpérale des femmes en couche.

Vers 1840, dans la ville de Vienne où le Dr Semmelweis exerçait, une femme sur 6 mourrait, dans une proportion semblable aux autres hôpitaux européens. Lorsque les femmes mourraient, on les conduisait en salle d’autopsie où les professeurs et étudiants venaient faire l’autopsie des victimes des dernières 24 heures. Puis ils allaient dans les salles de maternité où, sans se laver les mains, ils pratiquaient des examens gynécologiques sur les femmes vivantes sans gants de protection. Le jeune Dr Semmelweis remarqua que c’étaient les femmes examinées par ces médecins et étudiants qui étaient le plus durement frappées alors que celles passées par des sages femmes étaient moins touchées. Il imposa dans son service le lavage obligatoire des mains et la mortalité tomba immédiatement en juin à une sur 42 et en juillet à une sur 84. C’était la preuve que l’infection avait été transmises par des mains souillées (appelées impures en langage biblique). Malgré cela ses collègues s’opposèrent à cette corvée et le taux remonta rapidement. Il fallut de nombreuses années avant que ces principes d’hygiène constante soient reconnus en gynécologie comme en chirurgie (avec les nombreuses septicémies provoquées par des mains ou des instruments sales).

Cet obscurantisme est malheureusement chose coutumière chez les humains et de nombreux exemples plus récents pourraient être donnés comme pour les vaccinations où l’on maintient la plus grande partie de la population dans la peur de la maladie avec le vaccin miracle à la clé, plutôt que d’enseigner le rapport qu’il y a entre hygiène (globale : nourriture, boisson, respiration, soins naturels) et maladie.

La tuberculose a été réduite , puis éliminée par des habitations plus saines et ensoleillées, par une nourriture plus vivante et vitalisante, la variole a disparu par l’isolement des malades et leur traitement après l’échec massif des campagnes de vaccinations, le cancer continuera son petit bonhomme de chemin tant que le mode alimentaire ne reviendra pas à une nourriture plus végétalisée vivante, donc riches en antioxydants, en boisson non génératrice de cancers par sa structure désorganisée et oxydée, etc..

Donc les maladies de toutes sortes disparaitront quand les humains reviendront à se conformer aux lois divines (que d’autres appellent naturelles, mais c’est la même chose).

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J
Guanaco<br /> Bonjour,<br /> C'est avec prudence et respect que je me permets de venir commenter ton blog. Peut-être nous sommes-nous déjà croisés sur le forum Végéweb, mais il ne me semble pas : j'aurais le souvenir d'un<br /> esprit comme le tien. En effet, nous avons la même passion, à savoir l'explication de la littérature (au sens large). Ton article stimule en moi plusieurs réactions.<br /> <br /> I/ J'ai d'abord une remarque méthodologique. Il est profitable d'étudier un maximum de textes qui ne relèvent pas du corpus écrit en langue française, la Bible comme le reste, j'en conviens. Mais<br /> jamais, jamais on ne peut opérer cette démarche sans revenir au texte original, non-traduit. C'est important dans tous les cas de traduction ; mais c'est mille fois plus grave pour un texte aussi<br /> chargé d'histoire, de corrections, de traductions enchevêtrées que la Bible ! La précision et le sérieux que tu appliques à l'étude du texte français ne peuvent pas avoir de valeur étant donné la<br /> trahison que représente toute traduction ("traduttore, tradittore", dit-on en italien). Tu compares les différentes occurrences du verbe français "ordonner", pour en fixer le sens : es-tu certain<br /> que c'est aussi le même verbe dans le latin ? Dans le grec ? Dans l'hébreu ? Il y a trois moments de traduction où deux verbes différents ont pu être traduits par le même. Les traducteurs peuvent<br /> faire des approximations, ils ne sont pas parfaits. Les catholiques que je connais disent des rédacteurs de la Bible qu'ils ont été guidés par la main de Dieu : est-ce une idée qui s'étend à leurs<br /> traducteurs à travers les âges ? Il faut donc que tu connaisses - au moins pour les mots dont tu parles - l'équivalent dans l'hébreu biblique (une langue que l'on enseigne de nos jours), sans quoi<br /> tu feras l'effet d'un historien qui tenterait de relater Guernica avec comme seul document le tableau de Picasso.<br /> Excellente réaction !<br /> Je ne connais pas les connaissances que tu as dans le domaine de la bible donc je vais peut-être avancer des évidences.<br /> Il faut déjà séparer les ouvrages dits hébraïques et les ouvrages dits grecs ou l’AT et le NT, il y a trop de différences pour les mélanger ou alors il faudrait aussi y adjoindre le coran ; cela<br /> empirerait le sujet .<br /> Donc sauf à pratiquer l’hébreu, effectivement, il est préférable d’utiliser une traduction comme celle du Rabbinat français qui respecte au mieux (il faut l’espérer) le texte original. (voir aussi<br /> les commentaires du Talmud)<br /> Pour le grec, c’est plus délicat puisque les textes originaux furent probablement écrits en hébreux ou araméen, puis traduits en grec et en latin avec « tarduttore, tradittore » effectivement ;<br /> puis les traductions successives en français avec des différences plus ou moins importantes selon les époques, les auteurs, les croyances des traducteurs. Donc ou l’on ne connait que le français et<br /> il faut comparer les différentes bibles, les différents auteurs et faire sa sauce personnelle. Ou si l’on connait le grec, faire sa propre traduction selon ses propres connaissances (la perception<br /> des textes sera influencée par notre culture actuelle, voire la religion ou pas de chacun, les différences entre grec moderne et grec ancien,etc…).<br /> Comment, alors s’y retrouver ?<br /> Pour l’hébreu, du fait de la non utilisation des voyelles ouvre la champ des interprétations d’un mot, en apparence, difficile. Par exple : PP pourra donner papa, papi, popo, pape, pipe, pepe,<br /> pipi, etc… donc c’est la tradition orale qui sert de fil conducteur et replace le mot à problème dans son sens possible. Mais le mot, lui-même, peut avoir plusieurs sens possibles (comme dans notre<br /> langue d’ailleurs) et la traduction du texte reste donc ouverte à différentes interprétation qui font la joie des exégètes hébreux depuis des générations.<br /> Donc la difficulté est dans le choix du mot par rapport au sens de la phrase, du sens de la phrase dans un paragraphe, du paragraphe dans un texte, du texte dans un livre, etc…<br /> Comment s’en sortir ? Texte et contexte, on n’a rien inventé. Mais là encore même avec un texte et son contexte reste encore la subjectivité de l’interprétation justement en fonction de sa culture,<br /> de ses croyances ou non croyances, etc… Si la chose avait été simple la question aurait été réglée en 8 jours.<br /> Maintenant on est supposé avoir le maximum possible d’élément en main : comment privilégier telle ou telle perception plutôt qu’une autre ? Et c’est là qu’intervient la connaissance de l’ensemble<br /> des textes que peu arrivent à faire (mais il y a des concordances, des logiciels de reconnaissance maintenant) et lorsqu’une idée force est émise elle se répète moult fois de façon différentes,<br /> complémentaires ou opposées.<br /> Par exemple le mot dieu,( chose particulièrement difficile à cerner vu l’impossibilité de cerner l’incernable.) le texte évoquera ce terme ou ses équivalents de milliers de fois de suite avec des<br /> nuances (souvent anthropomorphiques) afin de s’en faire une idée approximative (c’est, par exple, comme le concept d’éternité ou d’infini alors que nous sommes dans le temporel et le fini)<br /> Donc la traduction d’un mot, d’une phrase, etc… peut-elle être fixée dans son sens ? Impossible ! C’est fermer un texte dont la finalité c’est justement l’ouverture. Maintenant sur le plan pratique<br /> et pour la grande majorité des gens qui ne se lancent pas dans l’exégèse biblique les sens habituellement donnés peuvent suffire.<br /> Enfin : « Les catholiques que je connais disent des rédacteurs de la Bible qu'ils ont été guidés par la main de Dieu : est-ce une idée qui s'étend à leurs traducteurs à travers les âges ? » D’abord<br /> je n’y connais rien en religions, mais il s’agit essentiellement du sens que la « main de dieu » donne au texte, plus que de fixer une lecture par rapport à une traduction. Ainsi quand un texte dit<br /> : « tu ne tueras point » l’ensemble des textes bibliques montre des atrocités avec des mises à mort violentes (ce qui choque les lecteurs superficiels) commandées par dieu, lui-même. D’où cette<br /> vision très répandue d’un dieu girouette et plein de contradictions qui interdit et oblige à faire ce qu’il vient justement d’interdire. Si ça t’intéresse, on pourrait développer ce genre de<br /> contradictions apparentes.<br /> <br /> II/ Ensuite, un mot philosophique sur le végétarisme proprement dit. Je suis un mauvais philosophe, toute ma scolarité l'a montré, donc pardonne-moi mes éventuelles absurdités. Tes raisons d'être<br /> végétarien sont infiniment intéressantes et ta manière de l'exposer est subtile. Voici ce que j'en ai compris. Ce que tu dis, et qui me plaît, c'est que les raisons de santé et d'éthique sont<br /> indissociables, puisque la santé et la morale sont deux manières d'aller bien soi-même, et à ce titre, qu'elles interagissent. Tous les végétariens, et plus généralement tous ceux qui se rendent<br /> compte qu'ils sont capables d'être généreux et bons, le comprennent. Ce discours a deux origines : l'une ne m'intéresse pas (elle remonte à Socrate, qui pense que l'homme méchant est à plaindre et<br /> l'homme bon à envier, bla bla bla, cf le "Gorgias" de Platon), l'autre est d'origine plus récente : c'est Rousseau, dans la "Profession de foi d'un vicaire savoyard", lorsqu'il expose sa pensée de<br /> l'homme naturellement bon, et corrompu (rendu malade) par l'histoire. Ce texte me plaît, et je prouverai un jour combien il est traversé par le végétarisme.<br /> Là où ton discours devient inouï, c'est que tu embrayes deux fois (ou "traduis", pour donner de la cohérence à mon commentaire) cette idée sur deux autres qui sont distinctes.<br /> - Premièrement, tu embrayes Rousseau sur Freud. Je veux dire par là que tu changes la liaison éthique/santé en identification esprit/corps. Pour toi, dire qu'éthique et santé sont liés revient à<br /> dire que la médecine parfaite est en réalité la morale. La santé, c'est la morale appliquée au corps. Cette définition est datée, elle a été mise en place pendant le courant psychanalytique. Pour<br /> la psychanalyse, le criminel, l'homme immoral, c'est celui qui a été atteint dans son psychisme (par un traumatisme), et ses maladies en sont le signe. C'est donc extraordinaire de te voir<br /> l'utiliser pour justifier les positions des institutions catholiques, comme par exemple la promotion de la chasteté comme seule solution au Sida et aux cas d'avortement, ou encore ta distinction<br /> stupéfiante entre Jésus Christ et l'Etablissement Français du Sang (dont je suis partisan). Ce qui est latent dans tous tes propos, c'est que toute la science médicale ne peut être qu'un pis-aller<br /> face à la véritable médecine, qui serait la morale de la Bible.<br /> - Reste le second embrayage. C'est celui de l'identification esprit/corps vers la liaison âme/corps, au sens chrétien. La morale, que tu as déjà identifiée à la santé, voilà que tu en fais la santé<br /> de l'âme au sens du croyant, la santé spirituelle. À partir de quoi, il t'est permis ce que dans mon métier on appelle un enthymème : "Je suis végétarien pour des raisons morales, donc pour ma<br /> santé mentale, donc pour ma spiritualité". Ainsi, tous les végétariens deviennent des croyants refoulés. Au passage, tu boucles la boucle puisque la Bible dit que la résurrection des âmes implique<br /> la résurrection des corps, donc ton engagement spirituel confirme le raisonnement. Moi qui me tue à prouver que tous les végétariens sont nécessairement utilitaristes, matérialistes et athées, je<br /> ne pouvais pas laisser passer cela.<br /> <br /> Ca c’est du lourd !<br /> Comme pour la traduction de la bible, j’ai l’impression que nous utilisons des mêmes
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G
Bonjour,<br /> C'est avec prudence et respect que je me permets de venir commenter ton blog. Peut-être nous sommes-nous déjà croisés sur le forum Végéweb, mais il ne me semble pas : j'aurais le souvenir d'un<br /> esprit comme le tien. En effet, nous avons la même passion, à savoir l'explication de la littérature (au sens large). Ton article stimule en moi plusieurs réactions.<br /> <br /> I/ J'ai d'abord une remarque méthodologique. Il est profitable d'étudier un maximum de textes qui ne relèvent pas du corpus écrit en langue française, la Bible comme le reste, j'en conviens. Mais<br /> jamais, jamais on ne peut opérer cette démarche sans revenir au texte original, non-traduit. C'est important dans tous les cas de traduction ; mais c'est mille fois plus grave pour un texte aussi<br /> chargé d'histoire, de corrections, de traductions enchevêtrées que la Bible ! La précision et le sérieux que tu appliques à l'étude du texte français ne peuvent pas avoir de valeur étant donné la<br /> trahison que représente toute traduction ("traduttore, tradittore", dit-on en italien). Tu compares les différentes occurrences du verbe français "ordonner", pour en fixer le sens : es-tu certain<br /> que c'est aussi le même verbe dans le latin ? Dans le grec ? Dans l'hébreu ? Il y a trois moments de traduction où deux verbes différents ont pu être traduits par le même. Les traducteurs peuvent<br /> faire des approximations, ils ne sont pas parfaits. Les catholiques que je connais disent des rédacteurs de la Bible qu'ils ont été guidés par la main de Dieu : est-ce une idée qui s'étend à leurs<br /> traducteurs à travers les âges ? Il faut donc que tu connaisses - au moins pour les mots dont tu parles - l'équivalent dans l'hébreu biblique (une langue que l'on enseigne de nos jours), sans quoi<br /> tu feras l'effet d'un historien qui tenterait de relater Guernica avec comme seul document le tableau de Picasso.<br /> <br /> II/ Ensuite, un mot philosophique sur le végétarisme proprement dit. Je suis un mauvais philosophe, toute ma scolarité l'a montré, donc pardonne-moi mes éventuelles absurdités. Tes raisons d'être<br /> végétarien sont infiniment intéressantes et ta manière de l'exposer est subtile. Voici ce que j'en ai compris. Ce que tu dis, et qui me plaît, c'est que les raisons de santé et d'éthique sont<br /> indissociables, puisque la santé et la morale sont deux manières d'aller bien soi-même, et à ce titre, qu'elles interagissent. Tous les végétariens, et plus généralement tous ceux qui se rendent<br /> compte qu'ils sont capables d'être généreux et bons, le comprennent. Ce discours a deux origines : l'une ne m'intéresse pas (elle remonte à Socrate, qui pense que l'homme méchant est à plaindre et<br /> l'homme bon à envier, bla bla bla, cf le "Gorgias" de Platon), l'autre est d'origine plus récente : c'est Rousseau, dans la "Profession de foi d'un vicaire savoyard", lorsqu'il expose sa pensée de<br /> l'homme naturellement bon, et corrompu (rendu malade) par l'histoire. Ce texte me plaît, et je prouverai un jour combien il est traversé par le végétarisme.<br /> Là où ton discours devient inouï, c'est que tu embrayes deux fois (ou "traduis", pour donner de la cohérence à mon commentaire) cette idée sur deux autres qui sont distinctes.<br /> - Premièrement, tu embrayes Rousseau sur Freud. Je veux dire par là que tu changes la liaison éthique/santé en identification esprit/corps. Pour toi, dire qu'éthique et santé sont liés revient à<br /> dire que la médecine parfaite est en réalité la morale. La santé, c'est la morale appliquée au corps. Cette définition est datée, elle a été mise en place pendant le courant psychanalytique. Pour<br /> la psychanalyse, le criminel, l'homme immoral, c'est celui qui a été atteint dans son psychisme (par un traumatisme), et ses maladies en sont le signe. C'est donc extraordinaire de te voir<br /> l'utiliser pour justifier les positions des institutions catholiques, comme par exemple la promotion de la chasteté comme seule solution au Sida et aux cas d'avortement, ou encore ta distinction<br /> stupéfiante entre Jésus Christ et l'Etablissement Français du Sang (dont je suis partisan). Ce qui est latent dans tous tes propos, c'est que toute la science médicale ne peut être qu'un pis-aller<br /> face à la véritable médecine, qui serait la morale de la Bible.<br /> - Reste le second embrayage. C'est celui de l'identification esprit/corps vers la liaison âme/corps, au sens chrétien. La morale, que tu as déjà identifiée à la santé, voilà que tu en fais la santé<br /> de l'âme au sens du croyant, la santé spirituelle. À partir de quoi, il t'est permis ce que dans mon métier on appelle un enthymème : "Je suis végétarien pour des raisons morales, donc pour ma<br /> santé mentale, donc pour ma spiritualité". Ainsi, tous les végétariens deviennent des croyants refoulés. Au passage, tu boucles la boucle puisque la Bible dit que la résurrection des âmes implique<br /> la résurrection des corps, donc ton engagement spirituel confirme le raisonnement. Moi qui me tue à prouver que tous les végétariens sont nécessairement utilitaristes, matérialistes et athées, je<br /> ne pouvais pas laisser passer cela.<br /> <br /> Le problème est évidemment dans les deux embrayages, que je vais reprendre.<br /> - L'éthique n'est pas une manière de se guérir. C'est une manière de se faire plaisir, plaisir qui peut être raffiné, affermi ou ruiné par un état de santé (et inversement). Il faut prendre le<br /> problème avec la méthode des biologistes : l'esprit est une sécrétion du cerveau, comme le sang est une sécrétion de la moelle. Comme les états du sang, les états d'esprit ont une influence sur<br /> tout le corps, mais : 1- l'éthique n'est pas la seule manière d'avoir un état d'esprit positif (se conduire égoïstement de temps en temps peut être salutaire) et 2- comme le sang, l'esprit n'est<br /> pas responsable de toutes les maladies, il a une influence plus ou moins forte (plutôt moins que plus, d'ailleurs, si on la compare à l'influence du sang en fait). Le reste du corps a mille fois<br /> plus d'influence sur l'esprit que l'esprit n'en a sur le reste du corps, il suffit de se brûler le doigt pour en faire l'expérience.<br /> - Je suis moi-même végétarien pour des raisons éthiques, parce que je suis gêné d'infliger de la souffrance. C'est pour moi une quête matérialiste : il s'agit de ne considérer aucune autre valeur<br /> dans le monde que celle du plaisir et de la satisfaction la plus rentables des envies de chacun. Il est évident que si je cherchais une valeur dans je ne sais quelle spiritualité, j'aurais d'emblée<br /> à en exclure les animaux puisqu'ils ne font pas preuve d'un sens particulier (autre que pratique et utilitaire) des idéaux et des théories. Si la vie des animaux a une valeur morale, alors il faut<br /> nécessairement exclure de chercher cette valeur dans ce que les humains ne partagent pas avec les animaux, religion y compris, Bible y compris, littérature y compris, sens moral y compris. Par<br /> conséquent il faut que les végétariens renoncent à une quelconque valeur spirituelle s'ils veulent considérer les autres animaux autrement que comme des victimes collatérales de leurs raisonnements<br /> propres.<br /> <br /> Ces remarques ne sont pas celles d'un professionnel de la philosophie, ni d'un théologien (quoique j'aie fréquenté régulièrement dans mon métier la Bible en français et en latin, linguam quam ego<br /> cum mediocri latinitate loquor). Je serais curieux cependant d'en entendre les réponses. Pardon d'avoir été aussi long, j'ai toujours une tendance à l'exhaustivité ; j'espère ne pas t'avoir mis en<br /> colère par mes quelques objections.
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